Faire un jardin potager lorsque l’on manque d’espace est tout à fait possible, même en ville. En suivant les principes de la permaculture, obtenez une grande productivité même dans un lieu restreint. Explications.
Origines de la permaculture
Développée dans les années 1970 par deux biologistes australiens, Bill Mollison et David Holmgren eux-même inspirés d’un agriculteur japonais (Masanobu Fukuoka), la permaculture est une méthode de culture très productive. Respectueuse de la nature, elle est aussi une véritable philosophie de vie reposant sur 3 principes majeurs :
- prendre soin de la Terre,
- prendre soin de l’Humain,
- et partager les ressources de manière équitable.
Mot-valise utilisé pour la première fois dans le livre de l’agronome américain C. G. Hopkings ‘Soil Fertility and Permanent Agriculture‘ (1910), la permaculture favorise particulièrement ‘la mise en place de petits espaces de culture très productifs (…) à la campagne, en ville, ou sur son balcon (…)’.
Ses grands principes
12 principes sont présentés dans le livre fondateur de D. Holmgren ‘L’essence de la permaculture‘ :
- Observer et interagir.
- Collecter et stocker l’énergie.
- Créer une production.
- Appliquer l’autorégulation et accepter la rétroaction.
- Utiliser et valoriser.
- Ne pas produire de déchets.
- Partir des structures d’ensemble pour arriver aux détails.
- Intégrer plutôt que séparer.
- Utiliser des solutions à de petites échelles et avec patience.
- Utiliser et valoriser la diversité.
- Utiliser les interfaces et valoriser les éléments en bordure.
- Utiliser le changement et y réagir de manière créative.
Comment créer un petit potager en permaculture ?
Vous l’aurez compris, la permaculture est une conception résolument nouvelle du jardin. Si ses influences sont multiples, les règles pour faire un beau jardin potager même dans un lieu exigu et en dépensant moins d’énergie sont clairement émises :
- Observez attentivement l’emplacement du futur micro-potager (exposition au soleil, au vent et à la pluie, vis à vis…). Dessinez un plan. Éléments à prévoir : bac à composter, micro-bassin, mini-serre…
- Cultivez sur plusieurs hauteurs pour optimiser l’espace (étagères, tabourets, bottes de paille, maïs, treilles, suspensions…).
- Plantez serré en mélangeant les espèces et en créant des voisinages bénéfiques (afin d’éviter les propagations de maladies et favoriser la croissance). Ce principe de ‘plantes compagnes‘ est essentiel en permaculture : ail et betteraves/carottes/fraisiers/tomates, plantes qui attirent les pollinisateurs (alysse, bourrache…), œillet d’inde et choux/haricots/pommes de terre/tomates, maïs et cornichons/courge/courgette/haricots, fenouil contre les limaces, lavande contre les fourmis/mites nocturnes/pucerons, etc.
- Enrichissez la terre avec un compost maison.
- Protégez le sol.
- Ne marchez pas sur la terre pour éviter le tassement (nocif à la circulation de l’air et de l’eau mais aussi à la récupération de nutriments pour la plante). Utilisez des planches ou créez des espaces accessibles comme les buttes de permaculture.
- Utilisez une grelinette pour décompacter et aérer la terre.
- Utilisez de l’engrais vert : phacélie, seigle, trèfle, vesce…
- Paillez le sol pour limiter l’évapotranspiration et les arrosages.
- Observez les cultures régulièrement pour réagir rapidement en cas d’attaque de maladie.
Faire un petit potager dans son jardin ou sur son balcon en ville selon une démarche permaculturelle exige un espace bien organisé. Rien ne doit être laissé au hasard. Si la réflexion et le travail sont importants au début (organisation de l’espace, préparation du sol, construction des supports, choix des plants…), par la suite, un potager en permaculture demande moins d’efforts. L’observation et l’adaptation priment. Sans oublier le plaisir d’une récolte abondante ! Et ça marche, les exemples de micro-potagers en milieu urbain ultra productifs fourmillent sur le net, de quoi vous donner des idées pour votre potager. Bonne culture.
